Liste 2021 des espèces marines valorisées par Fourchette bleue :
une conscientisation plus nécessaire que jamais
Sainte-Anne-des-Monts, mardi le 2 mars 2021 – De toutes les espèces du Saint-Laurent marin, ce sont 29 espèces de poissons et fruits de mer ainsi que 15 espèces d’algues qui se retrouveront sur la liste 2021 de Fourchette bleue. Les changements climatiques et la prédation par le phoque sont des éléments qui impactent plus que jamais la biomasse du Saint-Laurent, et qui donc, requièrent plus que jamais une conscientisation de la population à la provenance et à l’état des ressources halieutiques.
Les nouveaux éléments de la liste Fourchette bleue 2021
La saison de la pêche 2021 n’amène pas que de tristes nouvelles, bien au contraire. Mais il faut faire les bons choix !
Si, au vu des changements environnementaux, nous avons constaté que certaines espèces de poissons se sont éloignées de nos eaux au cours de la dernière décennie, d’autres font des apparitions remarquées. C’est le cas bien sûr du sébaste, mais aussi du calmar et du merlu argenté qui sont observés plus fréquemment dans le golfe selon les évaluations des stocks réalisées par Pêches et Océans Canada (MPO) et l’Organisation des Pêches de l’Atlantique nord-ouest (OPANO).
L’équipe d’Exploramer a également choisi d’ajouter à la liste 2021 :
- la lamproie marine et la myxine du Nord, deux poissons qui pourraient s’avérer commercialement intéressants s’ils étaient mieux connus;
- la grande Argentine, une prise accessoire de la pêche aux poissons de fond;
- deux mollusques, soit la coque du Groenland et le pitot, qui sont des prises accessoires intéressantes lors de la pêche à la mactre de Stimpson;
- la laminaire digitée, une algue brune.
À l’inverse, le grenadier du Grand Banc, dont la taille des captures accessoires à la pêche à la crevette s’avère trop petite, et la plie grise ont été retirées de la liste. Le retrait de la plie grise de la liste 2021 n’est pas dû à un déclin de cette espèce, mais au fait que ses proches cousines, les plies rouge et canadienne et la limande à queue jaune, sont, elles, en déclin. Étant donné que ces quatre espèces sont, au Québec, commercialisées sous une seule et même appellation, soit sole, sans distinction, des travaux d’identification et de traçabilité des poissons seraient fort pertinents, notamment dans le cas de la plie grise.
Faire des choix responsables
Au cours des travaux d’émission de sa liste Fourchette bleue 2021, l’équipe d’Exploramer a fait face à un constat qu’elle soupçonnait depuis longtemps, mais qui apparait désormais officiellement dans les rapports du MPO : les phoques gris sont en partie responsables du déclin d’au moins six espèces de poissons soit la morue franche, les plies canadiennes et grises, la limande à queue jaune, la merluche blanche et la raie tachetée. Dans ce contexte et plus que jamais, la chasse aux phoques menée de façon responsable et durable, et la consommation de cette viande, afin de minimiser l’accroissement de ces populations, est à privilégier. Cette viande, sauvage, sans hormone et antibiotique est riche en protéines, en fer et en oméga 3.
L’une des espèces de poissons qui semblent se porter au mieux actuellement est le flétan atlantique. Sa biomasse est en hausse, sa technique de pêche a peu d’impact sur les fonds marins et ce poisson est de plus en plus apprécié des consommateurs québécois.
Les travaux de recherche menés en ce moment sur la capture des sébastes permettent d’entrevoir une pêche commerciale prochaine. En effet, la problématique réside dans le fait que les deux espèces de sébastes présentes dans le Saint-Laurent actuellement n’ont pas la même taille. Pour l’une, la taille commerciale est atteinte, alors que pour l’autre la population n’est pas encore optimale. Or, la recherche a récemment permis de comprendre que les deux espèces ne vivaient pas à la même profondeur dans la colonne d’eau et que la modulation de la pêche, en fonction des profondeurs, pourrait permettre la capture du sébaste atlantique, sans porter atteinte au sébaste d’Acadie. De plus, l’intérêt des Québécois pour ce poisson, s’il est développé au même rythme que la pêche, pourrait minimiser les exportations vers l’étranger et assurer sa présence sur nos étals.
Quant aux espèces suivantes, Fourchette bleue préfère ne pas les ajouter à sa liste 2021, car : les stocks de flétan du Groenland (turbot) atteignent la « zone de prudence »; le maquereau bleu s’établit au rang des priorités du Cosepac pour l’établissement d’un statut de protection; les biomasses des harengs, des éperlans arc-en-ciel et des capelans, poursuivent une lente décroissance.
Les priorités que se donnent Fourchette bleue pour la prochaine année
Étant donné le retour fulgurant du calmar dans le golfe, une relance de cette pêche pourrait permettre de minimiser les importations de calmars sud-américains et de générer du développement économique aux Îles-de-la-Madeleine. L’équipe d’Exploramer entend rencontrer sous peu les Madelinots à cet effet.
Considérant l’importante biomasse de phoques et les impacts délétères de celle-ci sur certaines espèces de poissons, Exploramer veut poursuivre ses efforts d’éducation à la chasse, à la consommation et à la valorisation des produits dérivés du phoque; notamment la viande et la graisse. Cette chasse, faite de façon responsable, durable et respectueuse est de plus en plus populaire chez les résidents des régions côtières du Québec.
L’oursin vert est une espèce qui se porte bien, mais qui est encore trop méconnue des consommateurs. Au cours de la prochaine année, Fourchette bleue souhaite accroitre l’intérêt des Québécoises et des Québécois pour cette espèce aux saveurs résolument marines, à la fois salées, sucrées et iodées. Qui plus est, cette espèce pourrait se voir produite en mariculture au cours des prochaines années.
Au chapitre de la mariculture, l’élevage de loup tacheté (une espèce sous la loi des espèces en péril depuis 2001), laisse entrevoir une commercialisation prochaine de cette espèce, sans impact sur les populations sauvages du Saint-Laurent. Deux projets d’élevage en Gaspésie visent l’horizon 2022-2023 pour la commercialisation de leurs cheptels.
De surcroit, l’équipe suit l’évolution des travaux en cours sur le concombre de mer, sa capacité de reproduction et ses techniques de pêche. Si au cours des prochaines années, les résultats se révèlent intéressants, cette espèce pourrait faire son apparition sur la liste de Fourchette bleue. Et soyez rassurés, l’équipe d’Exploramer s’est prêtée au jeu de tests culinaires l’été dernier et le concombre de mer s’est avéré délicieux !
Publication d’un recueil de recettes pour apprivoiser les espèces marines Fourchette bleue
Fourchette bleue lance une version adaptée de son Salon des vins et de la gastronomie. Pour concrétiser sa mission d’amener les produits durables du Saint-Laurent marin dans les assiettes des Québécoises et des Québécois, Fourchette bleue publie un recueil de recettes mettant à l’honneur des espèces Fourchette bleue, des Chefs d’exception et des accords de vins, de bières et de spiritueux pour sublimer la dégustation.
Avec la participation financière de la Société des Alcools du Québec et de la Maison Albert Bichot, Fourchette bleue est fière d’amener à votre table, des produits d’ici, à la fois fierté locale et fleurons de la gastronomie internationale. Pour télécharger gratuitement le recueil de recettes Vins et gastronomie Fourchette bleue :
exploramer.qc.ca/gastronomiefourchettebleue/
Fourchette bleue, un écoguide dédié au Saint-Laurent marin
Avec Fourchette bleue, le musée scientifique Exploramer souhaite que la population s’approprie davantage les poissons et fruits de mer d’ici. « Beaucoup trop de nos poissons et fruits de mer, considérés comme des produits de très haute qualité, partent vers l’étranger, alors que nos épiceries nous vendent des produits importés d’Asie ou d’Amérique du Sud. Or, tout comme pour l’agriculture, nos pêcheries devraient d’abord nourrir notre population », a réitéré Sandra Gauthier.
Fourchette bleue encourage les consommateurs, poissonniers et restaurateurs à prioriser les produits marins d’ici, à découvrir les nouvelles saveurs du Saint-Laurent aux consommateurs et à diversifier leurs choix de poissons et fruits de mer.
Selon la méthodologie scientifique qu’elle s’est donnée, l’équipe d’Exploramer, par son programme Fourchette bleue, veille annuellement à ce que les espèces sélectionnées nous permettent d’adapter nos choix gastronomiques en fonction des avis scientifiques, des techniques de pêche et des observations de l’industrie les plus récentes.
Les restaurants et des poissonneries qui souhaitent s’investir dans le développement durable du Saint-Laurent marin et proposer des espèces Fourchette bleue à leurs clientèles peuvent recevoir la certification en contactant Exploramer au 418 763-2500 ou sur fourchette.bleue@exploramer.qc.ca.
Pour connaître la liste des espèces marines Fourchette bleue 2021 et pour soutenir le développement de Fourchette bleue, visitez : www.exploramer.qc.ca
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